Un laboratoire pour la bombe H

Depuis qu'elle a renoncé aux essais dans le Pacifique, La France s'est doté d'un programme lui permettant de simuler le fonctionnement de son arme de dissuasion nucléaire.
Accueil » Photo-journalisme et projets photographiques documentaires » Un laboratoire pour la bombe H

En 1996 la France a signé et ratifié le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (Tice) après avoir mené à son terme une ultime campagne d’essais. Elle doit désormais garantir la fiabilité et la sécurité de ces armes sans recourir aux essais nucléaires.

Afin de s’assurer que les futures armes nucléaires fonctionneront de manière optimum sans les tester, l’état Français, a fait le pari de la simulation. La première étape consiste à reconstituer en détail, grâce un ordinateur surpuissant, les processus physiques qui se déroulent durant la mise à feu et la combustion d’une charge nucléaire. La seconde étape consiste à vérifier expérimentalement les prédictions de la simulation numérique pour chacun de ces processus grâce à un outil dont elle est la seule au monde à se doter à part les Etats Unis, Le Laser Mégajoule

Le Laser Mégajoule est un outil expérimental  qui permet de réaliser des expériences de fusion nucléaire à échelle réduite. Installée dans un batiment de 300 mêtres de long par 150 mètres de large sur le site du CEA du Cesta près de Bordeaux , une sphère de métal de 10 mètres de diamètre constitue le cœur du dispositif expérimentale.  Vers celle-ci convergent 170 lasers capables de délivrer une puissance inégalée de 1,8 mégajoule  sur une cible minuscule contenant 0,3 milligramme de deux isotopes de l’hydrogène, le deutérium et le tritium, placée en son centre. En fonctionnant simultanément pendant un milliardième de secondes, ils sont capables de faire grimper sa température  à plusieurs millions de degrés. Dimensionné pour permettre aux lasers d’atteindre une puissance unique au monde équivalente à 750 milliards d’ampoules de 100 watts pendant 1 nanosecondes Le Laser Mégajoule  déclenchera la fusion de la cible d’hydrogène qui libérera une énergie équivalente à 5 kg de TNT.

Des instruments de mesures pointés sur la cible recueilleront les données du tir. Celles-ci serviront à leur tout à alimenter  le super calculateur afin d’affiner ses calculs.